Une religieuse menacée dans une église, son agresseur interné
Une scène de violence inédite au sein d’un lieu sacré a secoué la petite ville de Moissac. Une religieuse a été confrontée à un homme menaçant dans l’abbatiale, un événement rare qui a suscité de vives réactions avant que les autorités ne clarifient les circonstances de l’incident.
Un acte d’agression filmé devenu viral
La tranquillité de l’abbatiale de Moissac a été perturbée le 26 octobre dernier vers 9h15. Un homme de 37 ans s’est introduit à deux reprises dans ce lieu de culte historique. Lors de sa seconde intrusion, il s’est dirigé vers l’autel en proférant des cris.
Une religieuse présente sur place a tenté de s’interposer pour protéger le sanctuaire. Face à cette intervention, l’individu a adopté une attitude menaçante, allant jusqu’à lever le poing contre elle avant d’être finalement repoussé.
La scène, captée sur vidéo, a été partagée sur les réseaux sociaux le 30 octobre, provoquant une onde de choc et de multiples réactions dans la communauté locale et au-delà.
La réponse des autorités
Suite à cet incident, la religieuse a déposé une plainte pour menaces en raison de la religion. L’homme a été rapidement interpellé puis placé en garde à vue par les forces de l’ordre.
Durant son interrogatoire, le mis en cause a affirmé ne pas se souvenir des faits. Il a évoqué des troubles psychiatriques et l’arrêt récent de son traitement médical pour expliquer son comportement.
Après examen des éléments, le parquet a classé la plainte pour « infraction insuffisamment caractérisée ». L’individu a finalement été interné en établissement psychiatrique à la demande de sa famille, reconnaissant la nécessité d’une prise en charge médicale adaptée.
Appels à l’apaisement et condamnations
Face à la médiatisation de l’événement, plusieurs voix se sont élevées pour appeler au calme. La communauté « Marie Mère de l’Église » a notamment plaidé pour l’apaisement, tandis que le diocèse a rappelé l’importance du respect des lieux de culte.
La Préfecture du Tarn-et-Garonne n’a pas tardé à condamner fermement les faits tout en dénonçant les tentatives de récupération de l’événement par certains groupes ou individus.
Dans un geste significatif, la communauté musulmane de Moissac a présenté ses excuses, précisant que l’homme, fidèle régulier de la mosquée locale, souffrait de troubles psychologiques avérés.
Témoignages et réactions
Pierre-Guillaume Mercadal, celui qui a rendu la vidéo publique, a justifié sa démarche en déclarant : « C’était beaucoup trop grave pour rester caché ». Il a également ajouté : « Si cet homme est fou, qu’il soit soigné ; sinon, qu’il assume ses actes ».
Une commerçante de la ville a souligné le caractère exceptionnel de cet incident en affirmant : « C’est la première fois qu’un événement de ce type arrive ».
De son côté, le cloître a fait savoir qu’il « prie pour l’homme à l’origine de cet incident, qui a depuis été interné », démontrant une attitude de compassion face à cette situation délicate.
Cette agression sans précédent dans un lieu habituellement préservé de toute violence a révélé la fragilité des équilibres sociaux mais aussi la capacité des différentes communautés à dialoguer face à l’adversité.
