Miraculé après être gravement tombé sur la tête, il a couru le marathon de Paris
Après un traumatisme crânien grave, Elie Moreau a été miraculé… Il a même couru le marathon de Paris.
A 19 ans, le 24 juillet 2021, à 5 h 30 du matin, Elie Moreau se retrouve au sol alors qu’il participe à un anniversaire. Ses amis le retrouvent inconscient, le crâne en sang. Très alcoolisé, il aurait heurté le sol avec sa tête après avoir sauté d’un muret.
Une semaine après, il se réveille du coma.
« Quand je suis arrivé aux urgences, j’étais à six ou sept sur l’échelle de Glasgow. Lorsqu’on est en dessous de six, on est plus proche d’un côté que de l’autre
« , explique Elie Moreau.
Les médecins lui diagnostiquent un traumatisme crânien grave. Sa mère Magali, aide-soignante de métier, se souvient : « Quand les soignants nous ont parlé à plusieurs et qu’ils ont évoqué toutes les possibilités, j’ai compris que c’était grave. Pendant 48 heures, le pronostic vital était engagé.
La situation finit par se stabiliser, mon fils se réveille, mais il est dans un état second : ce n’est ni son regard, ni sa gestuelle. »
Après une quinzaine de jours au CHU, il est finalement envoyé aux Capucins, un établissement de rééducation à Angers.
Son état s’améliore, mais Elie Moreau ne mesure pas la gravité de la situation. « La neuropsychologue m’a expliqué que j’étais dans une forme de déni »,
se souvient-il.
« Je pensais que j’allais commencer mes études d’infirmier à la rentrée ».
« Il est loin du compte, son état est beaucoup plus grave. Il a perdu un stock de mots et une partie de son langage,
explique sa mère. I
l n’avait plus la notion du chaud, par exemple. Une fois, il a sorti une pizza du four sans protection.
C’est un problème pour son entourage, qui découvre au fur et à mesure les fondamentaux qu’il a gardés et ceux qu’il a perdus. En revanche, il n’avait pas perdu la mémoire, tout est revenu petit à petit
« .
Elie Moreau commence alors une rééducation, suivi par de nombreux spécialistes du neuropsychologue au kinésithérapeute, en passant par l’ergothérapeute, l’éducateur sportif, l’orthophoniste, le docteur…
Un jour, alors qu’il remonte de Bordeaux en voiture, il a un flash : « J’ai vu l’accident, mes amis, les pompiers. J’ai vu la porte de la mort. J’étais en larmes, je ne tenais plus debout ».
Un déclic pour Elie Moreau, qui se rend compte de la peur infligée à ses proches.
« Je voulais renverser la tendance, faire quelque chose de positif. C’est pour ça que je me suis inscrit au marathon de Paris
», raconte-t-il.
En 3h15, le coureur boucle le marathon. Ce fut la fin de sa rééducation.
« Aujourd’hui, les traces de l’accident sont légères : quelques problèmes de constructions de phrases et de la surdité à l’oreille droite. On ne sait pas pourquoi je n’ai pas beaucoup de séquelles
« , confie-t-il.
Un an après l’accident, Elie Moreau reprend une vie normale. Il travaille cet été dans une maison de retraite et va retourner en école d’infirmier en septembre.
« Avec la volonté, on peut tout faire
« , conclut-il.