Harcèlement moral à l’AFP : une enquête judiciaire révèle des tensions internes
L’Agence France-Presse, média international de référence, se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire sensible. Des allégations de harcèlement moral secouent cette institution médiatique majeure, alors que les autorités ont décidé de lancer une investigation formelle suite à plusieurs signalements.
Une plainte qui déclenche une enquête officielle
La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) a été mandatée pour mener les investigations concernant des soupçons de harcèlement moral au sein de l’AFP. Cette mobilisation des forces de l’ordre fait suite à deux éléments déclencheurs : un signalement émis par l’Inspection du travail et une plainte formelle déposée par une employée de l’agence le 10 février dernier.
La journaliste plaignante dénonce spécifiquement des « entraves dans son travail », situation qui aurait considérablement affecté ses conditions professionnelles. Selon son témoignage, elle aurait été victime d’un traitement inapproprié sur son poste.
Des accusations précises et circonstanciées
Dans sa déposition, la salariée affirme avoir été « sursollicitée, isolée, dénigrée et manipulée » dans l’exercice de ses fonctions. Les agissements dénoncés impliqueraient directement une cheffe de service ainsi qu’une responsable des ressources humaines de l’agence.
L’avocate de la journaliste, Christelle Mazza, suggère que cette situation pourrait révéler des problèmes plus profonds au sein de l’organisation. « Très souvent, c’est le cas en l’espèce, c’est tout un système qui se cache derrière un signalement interne ou une plainte », a-t-elle déclaré.
Un phénomène qui toucherait plusieurs employés
L’affaire semble dépasser le cas isolé de la plaignante. L’Inspection du travail a effectué un signalement évoquant de possibles autres cas similaires dans l’entreprise. Cette démarche suggère l’existence d’un problème potentiellement plus étendu au sein de l’agence de presse.
Une vingtaine de salariés se seraient manifestés auprès de l’Inspection du travail, principalement pour témoigner de situations de souffrance professionnelle. Ces multiples témoignages renforcent la gravité des allégations et l’importance de l’enquête en cours.
La réaction de la direction
Face à ces accusations, la direction de l’AFP a adopté une position prudente, indiquant : « La direction de l’AFP n’a pas connaissance des griefs avancés et se tient à la disposition de la justice ».
Cette affaire survient dans une agence d’envergure mondiale qui emploie 2600 collaborateurs, dont 1700 journalistes répartis à travers le globe. L’importance de l’AFP dans le paysage médiatique international confère à cette enquête une résonance particulière.

