Du cannabis retrouvé après l’amerrissage d’une station spatiale
Alors que le secteur spatial commercial connaît un essor sans précédent, les défis techniques restent nombreux comme en témoigne la récente mission de SpaceX. Si le lancement s’est déroulé selon les plans, plusieurs capsules et leur précieux contenu ont connu un destin tragique lors du retour sur Terre, soulevant des questions sur la fiabilité des systèmes de récupération.
Un départ sans encombre pour une mission scientifique ambitieuse
La mission Transporter-14 de SpaceX avait commencé sous les meilleurs auspices. Le lanceur a parfaitement rempli sa mission initiale en plaçant sa cargaison variée sur une orbite basse à environ 500 kilomètres d’altitude. Le véhicule spatial a effectué plusieurs passages au-dessus des pôles, permettant aux différentes expériences embarquées de bénéficier des conditions spatiales recherchées.
La charge utile se composait d’un ensemble hétéroclite comprenant des microsatellites, divers matériaux destinés à être testés dans l’environnement spatial, ainsi que des produits commerciaux. Plus inhabituel, la mission transportait également des restes humains destinés à un voyage symbolique dans l’espace avant leur retour prévu sur Terre.
Des amerrissages catastrophiques dans le Pacifique
La capsule Mayasat-1 perdue en mer
Les premières difficultés sont apparues lors de la phase de retour. La capsule Mayasat-1, qui transportait un ensemble d’échantillons biologiques incluant des algues, de l’ADN et des graines de cannabis, a connu une défaillance critique de son système de parachute pendant sa rentrée atmosphérique.
Cette expérience scientifique visait spécifiquement à étudier le comportement du Cannabis Sativa L. dans l’environnement spatial. Malheureusement, suite à ce dysfonctionnement, la capsule a été précipitée dans l’océan Pacifique, compromettant gravement la récupération des précieux échantillons.
Nyx : 300 kg de matériel disparus
Dans un scénario similaire, la capsule Nyx, développée par The Exploration Company, a également connu un sort funeste. Le contact avec l’engin a été perdu lors de la phase critique d’amerrissage.
Cette capsule transportait une cargaison particulièrement diverse de 300 kg comprenant des cosmétiques, des médicaments et même de l’alcool. Tous ces produits sont désormais considérés comme perdus dans les profondeurs du Pacifique.
Le drame humain derrière la perte des cendres
Au-delà des pertes matérielles et scientifiques, cette mission comportait également une dimension émotionnelle forte. La société Celestis avait inclus dans le voyage spatial les cendres de 166 personnes décédées, dans le cadre d’un service commémoratif unique.
Ces « passagers » posthumes devaient effectuer un séjour symbolique dans l’espace avant que leurs cendres ne soient restituées à leurs proches. Cette promesse n’a malheureusement pas pu être tenue.
Face à cette situation, Genoplant, qui coordonnait ce projet particulier, a dû communiquer avec prudence : « Bien que les principales étapes de la mission aient été franchies, la récupération de la charge utile reste incertaine », a indiqué l’entreprise dans un communiqué officiel.
Un bilan contrasté pour SpaceX
Cette mission illustre le paradoxe actuel des opérations spatiales commerciales : d’un côté, une maîtrise de plus en plus affirmée des phases de lancement, et de l’autre, des défis persistants concernant les retours sur Terre et les récupérations en mer.
Pour SpaceX, si le lancement peut être considéré comme réussi d’un point de vue technique, les défaillances lors des phases de retour ternissent le bilan global de l’opération. Les familles des défunts dont les cendres ont été perdues ressentent particulièrement l’échec de cette partie de la mission.
Cette série d’incidents soulève des questions sur la fiabilité des systèmes de récupération et pourrait amener les différents acteurs impliqués à revoir leurs procédures pour les futures missions similaires.
