Une élue de Montauban condamnée pour avoir extorqué 56 000 euros à un nonagénaire
La justice vient de trancher dans une affaire qui mêle abus de confiance et vulnérabilité. À Montauban, une septuagénaire occupant des fonctions municipales importantes a été reconnue coupable d’avoir profité financièrement d’un homme âgé pendant plusieurs années. Ce verdict met en lumière la problématique des abus commis envers les personnes vulnérables, un phénomène malheureusement en hausse dans notre société vieillissante.
Une élue municipale dans le viseur de la justice
Danielle Amouroux, conseillère municipale de 76 ans appartenant à la majorité LR/UDR de Montauban, a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour abus de faiblesse. Cette adjointe de quartier, également déléguée au conseil des droits et des devoirs des familles, a été reconnue coupable d’avoir soutiré pas moins de 56 000 euros à un homme âgé de 98 ans sur une période s’étendant de 2018 à 2023.
L’enquête a révélé que l’élue avait encaissé 41 chèques d’un montant variant entre 500 et 10 000 euros. Fait aggravant, la moitié de ces chèques avaient été directement rédigés par la conseillère municipale elle-même.
Une victime qui demande justice
La victime de cette affaire n’est pas n’importe qui : il s’agit du père d’un ancien conseiller municipal qui avait siégé aux côtés de la prévenue. À l’issue du procès, l’homme de 98 ans a exprimé son soulagement :
« Elle a été condamnée, c’est ce que je voulais »
Avec émotion, il a également confié :
« J’ai transpiré pour gagner cet argent-là, j’aurais préféré le donner à mon petit-fils. »
Des manœuvres inquiétantes mises au jour
L’affaire a éclaté en 2023 lorsqu’une conseillère bancaire, alertée par le comportement de l’élue, a contacté le parquet de Montauban. Elle avait notamment signalé l’attitude « très pressante » de Danielle Amouroux qui cherchait à être désignée comme bénéficiaire de l’assurance-vie de la victime.
Plus troublant encore, les investigations ont mis en évidence une tentative de mise sous tutelle du nonagénaire chez un notaire, renforçant les soupçons sur les intentions de la conseillère municipale.
Un verdict qui apporte réparation
Outre sa peine de six mois de prison avec sursis, Danielle Amouroux a été condamnée à rembourser l’intégralité des sommes détournées à la victime. Elle devra également lui verser 1500 euros au titre du préjudice moral subi.
Maître Élodie Cipière, avocate de la victime, a déploré l’absence de la prévenue lors du procès. Elle a néanmoins souligné l’importance de cette décision judiciaire pour son client :
« L’abus dont il a été victime soit reconnu »
Cette reconnaissance officielle devrait permettre à l’homme âgé de « tourner la page », selon son avocate.
Entre déni et repentir
Si Danielle Amouroux a d’abord contesté les accusations portées contre elle, son attitude a évolué au fil de la procédure. Par l’intermédiaire de son avocate, elle a finalement présenté ses excuses, reconnaissant implicitement sa responsabilité dans cette affaire d’abus de faiblesse.
Cette affaire rappelle l’importance de protéger les personnes âgées contre les abus financiers, particulièrement lorsque ces derniers sont perpétrés par des personnes en position d’autorité ou de confiance.

