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Seine-et-Marne : démantèlement d’un réseau de prostitution exploitant des adolescentes vulnérables

Une vaste opération policière a permis de mettre fin aux activités d’un réseau de proxénétisme bien organisé qui ciblait spécifiquement des jeunes filles en situation précaire. Sept suspects, dont deux mineures, ont été interpellés lors d’une intervention mobilisant plusieurs dizaines d’agents dans trois départements.

Une enquête déclenchée par des comportements suspects

C’est à Meaux que tout a commencé. En mars 2025, la brigade anti-criminalité locale a repéré des mouvements suspects autour de certains appartements. Des allées et venues intriguantes ont éveillé la vigilance des forces de l’ordre, les poussant à approfondir leurs investigations sur ce qui allait se révéler être un véritable réseau d’exploitation sexuelle.

Après plusieurs mois d’enquête minutieuse, une intervention d’envergure a été organisée. Le 7 octobre 2025, pas moins de 77 policiers ont été déployés simultanément dans trois départements : Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et l’Aisne.

Un réseau structuré ciblant des personnes vulnérables

L’enquête a révélé un système particulièrement organisé. Le réseau utilisait principalement le site « Sexmodel » pour diffuser des annonces proposant des services sexuels tarifés. Pour les prestations, les membres du réseau louaient des appartements pour de courtes durées, assurant ainsi une mobilité constante et compliquant le travail des enquêteurs.

Les victimes identifiées sont des jeunes femmes âgées de 16 à 20 ans, souvent en rupture familiale ou institutionnelle. Ces adolescentes et jeunes adultes étaient régulièrement déplacées entre différentes villes de Seine-et-Marne, notamment Meaux, Fontainebleau et Melun, afin de maintenir une « offre renouvelée » pour la clientèle.

Une stratégie d’emprise bien rodée

Le réseau avait développé une méthode précise pour recruter et maintenir sous emprise ses victimes. Il ciblait spécifiquement « des adolescentes fragiles, souvent fugueuses de foyers, influençables et sans repères ». Pour créer une dépendance, les proxénètes fournissaient à ces jeunes femmes logement, nourriture, vêtements, produits cosmétiques, cigarettes et même protoxyde d’azote.

Des « gardes du corps » étaient également présents lors des rendez-vous, officiellement pour assurer la sécurité des jeunes femmes, mais servant aussi probablement à exercer un contrôle sur elles et à empêcher toute velléité de fuite.

Une exploitation commerciale méthodique

Les enquêteurs ont découvert ce qu’ils qualifient de « véritable business plan » avec un système de tarification clair et même des offres promotionnelles pour fidéliser la clientèle. L’aspect lucratif de cette activité illégale était manifeste : « des photos montraient les proxénètes exhibant des liasses de billets de grosses coupures ».

Sept personnes mises en examen

Suite à l’opération du 7 octobre, sept personnes ont été mises en examen pour proxénétisme aggravé :
– Deux jeunes femmes de 17 et 19 ans
– Cinq hommes âgés de 18 à 20 ans

Parmi ces sept suspects, trois ont été placés en détention provisoire. L’information judiciaire se poursuit afin d’identifier d’éventuels autres membres du réseau et de déterminer précisément l’étendue de leurs activités criminelles.

Les enquêteurs travaillent également à l’identification d’autres victimes potentielles qui pourraient avoir été exploitées par ce réseau particulièrement structuré.

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