Prison avec sursis et 60.000 euros d’amende pour un chasseur en Isère qui a tué un rapace protégé
Un écho de détonation dans l’Isère a résonné jusqu’aux oreilles de la justice, menant à une condamnation exemplaire pour un chasseur de 35 ans.
Après avoir ôté la vie, en février dernier, à une femelle pygargue, un rapace protégé et sujet d’un programme scientifique national, cet homme de 25 ans s’est vu infliger une peine mêlant prison avec sursis et amende salée de 61.300 euros. La sanction, saluée par les protecteurs de la biodiversité, a été qualifiée de « décision qui va faire date » par Jacques-Olivier Travers, connaisseur des aigles en France.
Des actes répréhensibles en chaîne
L’ampleur des dommages-intérêts reflète la gravité de l’acte. La France compte en effet moins de 30 spécimens présents sur son territoire. Mais ce n’est pas un cas isolé. Dans les Ardennes, une autre affaire tragique a émergé : un pygargue retrouvé mort avait ingéré du carbofuran, un insecticide interdit en France depuis 2008. Trois personnes ont été interpellées, dont une déjà connue pour des faits similaires. La récidive et la destruction d’autres oiseaux protégés ont aggravé leur cas. Ils devront répondre de leurs actes fin août.
L’importance du suivi des espèces
Ces affaires soulèvent l’importance cruciale du suivi des espèces, une méthode permettant de traquer et prouver les actes illégaux. Cédric Marteau de la LPO souligne que ces condamnations résultent de « l’amélioration du suivi des espèces » et espère que la rigueur judiciaire va induire une baisse des comportements malveillants à l’égard de la faune. Les magistrats prenant de plus en plus conscience de l’impact de la destruction du patrimoine naturel, la multiplication de ces dispositifs de suivi semble indispensable.
La loi comme instrument de protection
« Si les magistrats commencent à sanctionner de manière très ferme la perte de ce patrimoine naturel, on peut espérer un changement de pratique et l’élimination des actes de malveillance », conclut Cédric Marteau.
La lutte contre le braconnage et l’empoisonnement des espèces protégées est loin d’être gagnée, mais ces décisions de justice constituent un pas significatif vers la reconnaissance et la défense de notre patrimoine naturel.