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Des locataires risquent l’expulsion pour avoir trop décoré leur maison pour Halloween

Une tradition familiale vieille de plus de 30 ans se retrouve aujourd’hui au cœur d’une controverse. À Courcelles-les-Lens, la famille Lœil fait face à de sérieuses conséquences après que leurs célèbres décorations d’Halloween ont attiré une foule inattendue, provoquant l’intervention de leur bailleur social.

Une passion familiale devenue virale

C’est en 1990 qu’Isabelle et André Lœil ont commencé à transformer leur logement social pour la fête d’Halloween. Cette tradition, perpétuée avec enthousiasme par leur fils Nicolas, 23 ans, s’est transformée cette année en événement d’ampleur imprévue.

L’inauguration des décorations a rassemblé environ 300 personnes, un succès sans précédent comparé aux éditions antérieures. Cette affluence exceptionnelle s’explique principalement par la popularité inattendue de l’événement sur les plateformes sociales, créant un véritable phénomène local.

Des accusations formelles du bailleur social

Le 20 octobre, la situation a pris une tournure dramatique lorsque SIA Habitat, leur bailleur, a adressé une mise en demeure à la famille. Les griefs formulés sont multiples et pourraient avoir des conséquences graves.

Les infractions reprochées

Le document reçu par la famille Lœil détaille plusieurs manquements aux obligations locatives :

– Génération de nuisances sonores
– Commercialisation non autorisée de produits dérivés
– Perturbations affectant la circulation et le stationnement
– Troubles à la tranquillité résidentielle
– Utilisation de substances inflammables lors de démonstrations de cracheurs de feu

Face à ces accusations, Nicolas Lœil maintient sa bonne foi : « C’est vrai qu’on a eu énormément de monde, mais ce n’est pas parti en vrille. Tout le monde a passé un bon moment, on n’a pas eu besoin d’appeler les forces de l’ordre ».

Une démarche aux intentions bienveillantes

Le jeune homme de 23 ans défend la dimension sociale de son initiative. « Mon objectif, c’était de faire sourire les enfants, les familles qui n’ont pas forcément le budget pour aller dans des parcs d’attractions ou des fêtes le jour d’Halloween », explique-t-il avec conviction.

Cette dimension solidaire trouve un écho favorable parmi certains habitants du quartier. Jean-Christophe, un voisin, témoigne son soutien : « Ils font un peu la fête, ce n’est pas dramatique. Ça fait un peu bruit, ça attire du monde, mais ça fait de la joie dans la cité. Moi, j’habite là, mais ça ne m’a pas empêché de dormir. Les menacer tout de suite, ça fait un peu trop. »

Une mobilisation pour sauver la tradition

Face à la menace d’expulsion qui pèse sur la famille, une vague de solidarité s’est formée dans la communauté. Une pétition lancée en soutien à la famille Lœil a déjà recueilli 1 800 signatures, démontrant l’attachement des habitants à cette initiative festive.

La position des autorités municipales

La mairie de Courcelles-les-Lens, bien qu’informée des problèmes de stationnement et des troubles signalés, reste prudente quant à l’affaire. L’adjoint municipal Brahim Moutaoukil a toutefois souligné un manque de communication préalable : « Nicolas Lœil ne nous a jamais prévenus en amont qu’il allait mettre en place ces décorations ».

Néanmoins, une rencontre constructive se profile. Isabelle Lœil sera reçue par la maire le 27 octobre pour discuter de solutions potentielles. L’adjoint municipal semble envisager une issue positive en déclarant : « Ces attractions restent une belle vitrine pour la ville, on espère pouvoir penser ensemble à un lieu plus adapté ».

Cette affaire illustre les tensions qui peuvent surgir entre l’expression d’une passion populaire et les contraintes de la vie en collectivité, mais aussi comment une tradition familiale peut devenir victime de son propre succès.

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