Plutôt que de plaider sa cause, il engage son double numérique à l’IA pour se défendre au tribunal !
Une affaire judiciaire récente aux États-Unis a ouvert la voie à un débat aussi fascinant qu’inédit. Imaginez un tribunal, un plaignant et un avocat peu ordinaire : un avatar dopé à l’IA. Cet événement, digne d’une scène de science-fiction, interroge sur la place croissante de l’IA dans nos vies et la manière dont elle redéfinit les interactions humaines, y compris dans des cadres aussi solennels que ceux de la justice.
L’avatar, une création sophistiquée de l’IA, semblait bien loin de représenter fidèlement l’apparence du plaignant
Le tribunal s’attendait à une plaidoirie conventionnelle, mais ce fut tout sauf cela. Jerome Dewald, 74 ans, avait pris la décision audacieuse de se défendre seul dans le litige l’opposant à son ancien employeur. Pourtant, le jour où il devait présenter ses arguments, ce n’était pas lui, mais un avatar aux traits rajeunis et à l’éloquence artificielle qui s’est exprimé à sa place dans le coin inférieur droit de l’écran de présentation vidéo. L’avatar, une création sophistiquée de l’IA, semblait bien loin de représenter fidèlement l’apparence du plaignant.
La réaction des juges fut prompte et dénuée d’ambiguïté. Leur surprise fut manifeste lorsqu’ils furent confrontés à ce visage numérique défendant un cas juridique. « Je l’ai créé », a révélé Jerome Dewald face à un auditoire visiblement étonné. « Ce n’est pas une personne réelle. » Cependant, cette tentative de défense utilisant l’IA fut loin de séduire la juge Sallie Manzanet-Daniels qui exprima son mécontentement face à ce qu’elle considérait comme une tentative d’induire le tribunal en erreur.
L’intelligence artificielle avait alors embelli le dossier avec des cas fictifs
La démarche de Dewald était peut-être innovante, mais elle souleva plus de questions qu’elle n’apporta de réponses. Après s’être vu reprocher son approche, il présenta ses excuses officielles au tribunal, en expliquant que son intention n’était pas de tromper la cour, mais plutôt de présenter sa cause sous le meilleur jour possible. La technologie IA, bien qu’impressionnante, montra ici ses limites et Dewald dut finalement plaider par lui-même, avec une nervosité palpable.
Ce n’est pas le premier incident du genre dans le monde judiciaire. En effet, l’année précédente, un avocat américain avait connu un sort similaire après avoir utilisé ChatGPT pour préparer un dossier juridique. L’intelligence artificielle avait alors embelli le dossier avec des cas fictifs, ce qui lui valut une amende salée de 5.000 dollars. Ces événements mettent en lumière les faiblesses potentielles de l’IA, en particulier dans les domaines nécessitant une grande précision et fiabilité, tels que le droit.
L’affaire de Jerome Dewald nous amène à réfléchir sur l’impact de l’IA et les limites éthiques de son utilisation. Une chose est sûre, l’IA continue d’évoluer et de transformer notre perception du possible. Mais avec de tels progrès, viennent de nouvelles responsabilités et des défis pour les systèmes traditionnels, tels que le système judiciaire, qui doivent désormais naviguer dans une réalité où l’intelligence artificielle devient une présence de plus en plus tangible.