Piège en appartement : ce couple handicapé est enfermé depuis 10 jours !
Un couple au Mans s’est retrouvé bloqué entre les quatre murs de son domicile, sans possibilité de rejoindre le monde extérieur. C’est le quotidien de deux personnes en situation de handicap qui, privées de leur liberté à cause d’une panne d’ascenseur, lancent un appel à l’aide.
Injustice verticale : une prison sans barreaux
Depuis maintenant dix jours, le couple Couasnard ne peut qu’observer le monde à travers leur fenêtre. L’ascenseur de leur résidence, un lien vital avec l’extérieur pour eux qui se déplacent en fauteuil roulant, est hors service. Les conséquences de cette panne vont bien au-delà de l’inconfort : c’est une question de survie et de dignité. « On est séquestrés chez nous », témoigne Ronan avec une pointe d’inquiétude dans la voix. Une situation qu’il partage avec une évidence émotionnelle lors d’un échange avec France Bleu Maine.
Les gestes quotidiens deviennent alors une série de défis : se nourrir, gérer les déchets, et même l’accès aux soins. L’angoisse de Charlie est palpable quand elle évoque ses problèmes de santé à ne pas négliger : « Tout ça, c’est encore de la discrimination, car nous sommes handicapés moteurs ». Le couple est contraint de compter sur l’aide des proches et la solidarité des voisins.
Du vandalisme à l’abandon
Le face-à-face entre le couple et le bailleur social, Le Mans Métropole Habitat, semble impuissant contre la lenteur bureaucratique, malgré la gravité de la situation. « La seule réponse qu’on a pour le moment c’est ‘on sait pas quand ce sera réparé‘ », déplore Ronan. C’est une balle de tennis administrative, la responsabilité étant renvoyée d’un service à l’autre sans qu’une solution ne soit pour autant concrétisée.
Les faits derrière la panne dessinent une scène de destruction gratuite : vandalisme, connectiques arrachées, carte SIM d’urgence dérobée, boîtiers de raccordement détruits. Une liste de dégradations qui paralyse non seulement l’ascenseur mais aussi la vie de ceux qui en dépendent. La direction du bailleur social évoque des mesures temporaires telles qu’un service de portage, une réponse bien maigre face à une situation inhumaine que les résidents sont contraints de subir.
Le récit de ce couple résonne comme un révélateur des fragilités du système vis-à-vis des personnes en situation de handicap. Leur quotidien est brusquement mis entre parenthèses par un acte de délinquance, amplifié par un délai de réaction inadapté à l’urgence de leurs besoins fondamentaux. C’est un témoignage sincère d’un combat dont l’issue ne devrait pas être dictée par un simple dispositif de levage, mais plutôt par une prise de conscience collective et une action rapide de la part des responsables.
Il reste à espérer que leur attente trouvera bientôt un écho favorable et que les murs invisibles de leur captivité seront abattus.