Les intoxications liées au siphonnage de carburant ont été multipliées par cinq
Le centre anti-poison du CHU d’Angers alerte sur les intoxications liées au siphonnage de carburant multipliées par cinq mi-octobre.
Le CHU d’Angers a alerté sur Twitter le 28 octobre sur le fait que les intoxications liées au siphonnage de carburant ont été multipliées par cinq mi-octobre.
La pratique du siphonnage consiste à vider le réservoir d’un véhicule en créant une aspiration du carburant par la bouche à l’aide d’un tuyau. Le contenu du réservoir peut ainsi être transvasé dans un autre récipient comme un jerrican, et servir à remplir un autre véhicule par exemple.
Explosion des intoxications pendant la pénurie d’essence
Selon le professeur Alexis Descatha, chef du centre anti-poison qui rayonne à l’échelle des Pays de la Loire, de la Bretagne, la Normandie et du Centre Val de Loire, « les intoxications liées au siphonnage existent depuis dix ans. C’est en temps normal stable avec une vingtaine d’appels par mois pour des intoxications, au niveau national. Mais nous sommes montés à plus de 100 en octobre. C’est une courbe alarmante, surtout entre le 9 et le 18 octobre qui correspond à la pénurie. C’est pourtant un accident très facilement évitable. On n’est pas obligé de siphonner à la bouche ! »
« La crainte est surtout celle d’une pneumopathie d’origine chimique »
« Quand les gens appellent, on est dans l’immédiat après l’ingestion de carburant. Cela pose généralement peu de problèmes. Des troubles digestifs vont survenir, d’abord vers le haut du tube digestif, avec des rots de manière importante. Puis le tube digestif inférieur sera touché avec une douleur abdominale et des diarrhées irritantes. Mais la crainte est surtout celle d’une pneumopathie d’origine chimique, si le carburant touche les voies respiratoires. Pour l’éviter, la première chose à rappeler est qu’il faut cracher ; ne surtout pas boire de grandes quantités d’eau ni se faire vomir, cela augmente le risque que le produit chimique touche les bronches. Il faut simplement se rincer abondamment la bouche et nous appeler. Ne pas prendre la voiture en raison des risques de vertiges », ajoute-t-il.