Le choc : jugé pour agression, un homme acquitté par ses médicaments aphrodisiaques
Un cas judiciaire en Belgique s’est conclu par une décision pour le moins inhabituelle. Le tribunal correctionnel de Bruges a acquitté un grand-père de 69 ans, originaire d’Ostende, accusé d’agression sexuelle sur sa petite-fille de quatre ans. La raison de cet acquittement ? Les effets secondaires d’un médicament prescrit pour traiter sa maladie de Parkinson.
La jeune victime a raconté à ses parents que son grand-père l’avait touchée
Le prévenu était sous le traitement du Requip (ropinirole), une molécule connue pour exposer les patients à un risque de troubles compulsifs du comportement. Selon les documents officiels, ce médicament peut induire des comportements tels qu’un jeu pathologique, des dépenses excessives, une boulimie, ou encore un accroissement de la libido.
Une journée fatidique, après avoir récupéré sa petite-fille à l’école, l’homme aurait commis l’irréparable. Son épouse, absente pendant une demi-heure, les a rejoints et n’a rien constaté. Ce n’est que plusieurs mois plus tard que la jeune victime a raconté à ses parents que son grand-père l’avait touchée de manière inappropriée.
La défense a plaidé l’innocence du grand-père
Lors du procès, la défense a plaidé l’innocence du grand-père, insistant sur le fait qu’il ne se souvenait de rien et que ce geste pourrait être la conséquence de son traitement. Appuyé par les témoignages d’un psychiatre lors de l’audience, cette version des faits a finalement convaincu le tribunal.
L’homme a été acquitté au motif que son comportement pédophile présumé et hypersexuel serait directement lié au médicament antiparkinsonien. Le tribunal a souligné que, n’étant plus sous ce traitement, le risque de récidive était écarté. En dépit de son acquittement, l’accusé a dû verser une indemnité de 4 000 euros à la victime.
Cette affaire n’est pas sans précédent. En France, deux patients ont initié des poursuites judiciaires contre le laboratoire GSK, fabricant du Requip, leur reprochant de ne pas avoir suffisamment communiqué sur la fréquence des effets indésirables de ce médicament. Ces troubles du comportement liés au traitement ont eu des répercussions dramatiques sur leurs vies et celles de leurs proches.
Il est à noter que le Requip fait partie des agonistes dopaminergiques, qui compensent la déficience en dopamine, un neurotransmetteur essentiel pour le contrôle des mouvements et la régulation de l’humeur et de l’impulsivité.