Ils se font passer pour des endeuillés pour venir manger le fameux plat de pâtes des Pompes Funèbres !
Dans un coin reculé de la Chine, un plat inattendu crée l’effervescence et bouleverse les rituels d’un funérarium. C’est l’histoire insolite d’une cantine réservée aux endeuillés, qui, grâce à une recette de nouilles devenue virale sur les réseaux sociaux, se voit assaillie par une horde de gourmands déguisés en proches affligés. Découvrons comment un simple plat de nouilles peut susciter un tel engouement, au point de redéfinir les frontières entre la mort et la vie, entre le deuil et le désir culinaire.
Des plats simples et traditionnels
Au cœur de la province de Guizhou, dans la petite ville de Kaili, l’entreprise Erlong est confrontée à une situation pour le moins inhabituelle. Son funérarium offre, depuis des années, une cantine destinée à réconforter les familles endeuillées avec des plats simples et traditionnels. Pourtant, récemment, une de leurs recettes a attiré une attention nationale, voire internationale. Il s’agit d’un plat à base de nouilles de riz, de porc haché et de cacahuètes, dont la notoriété a explosé suite à un reportage d’un blogueur local qui louait son goût exceptionnel. Sa vidéo, partagée en ligne, n’a pas manqué de susciter la curiosité des internautes.
« Nos nouilles de riz sont très appréciées car nos chefs sont incroyablement compétents »
Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des files d’attente devant un funérarium, et encore moins pour des raisons culinaires. Un employé du funérarium, cité par des médias locaux, explique : « Nos nouilles de riz sont très appréciées car nos chefs sont incroyablement compétents. Nous utilisons uniquement des ingrédients frais, notre bouillon est préparé avec des os de porc pendant des heures et nos sauces pimentées sont issues d’une recette secrète. »
Les éloges ne se sont pas fait attendre, et bientôt, des personnes sans aucun lien avec les défunts ont commencé à affluer, désireuses de goûter ce fameux plat. Comme une vague qui emporte tout sur son passage, la renommée de ces nouilles a incité de nombreux visiteurs à se faire passer pour des membres de familles en deuil afin d’accéder à la cantine.
Consciente du défi que représente cette affluence pour les rites funéraires, l’entreprise Erlong a pris des mesures pour contenter à la fois les endeuillés et les gourmets. Un quota de 50 bols de nouilles est désormais offert chaque jour aux non endeuillés, sous réserve que cela n’empiète pas sur le recueillement des familles. Une initiative qui tente d’équilibrer l’hospitalité et le respect dû au lieu et à son objectif premier.
Il semble que la cantine du funérarium Erlong restera, pour l’instant, un lieu consacré au deuil. Toutefois, l’intérêt suscité par son offre culinaire soulève une question : pourrait-on envisager un jour que cette cantine ouvre ses portes à tous, en dehors du contexte funéraire ? Seul l’avenir nous le dira.